Nous sommes tous dans le même bateau: celui de la dette du Québec. Mr.Lisée devrait y penser.

Quand j’étais petite, je partais les week-ends avec mon père et mon frère pour aller faire du canot dans les îles de Sorel-Tracy. Avant de commencer à manier la rame comme une vraie amazone, mon père m’a enseigné comment m’y prendre pour qu’un jour, je puisse faire du canot par moi-même. D’ailleurs, par mesure de sécurité je porte toujours ma veste de sauvetage (attachée)!

 

Certains d’entre vous ont peut-être regardé Tout Le Monde En Parle dimanche dernier. Quelle belle lutte entre Éric Duhaime et Jean-François Lisée! Selon Jean-François Lisée, « la droite te dit : “nage ou coule”. La gauche : “nage, et si tu coules, on va essayer que tu n’en meures pas” ». Les médias sociaux et journaux se sont empressés de rapporter les paroles de Mr.Lisée, ainsi que celles de Pierre-François Legendre qui s’est interrogé sur les coûts des cours de natation.

J’ai ma petite critique à faire à Mr.Lisée. Avec tout le respect que j’ai pour les opinions des autres, j’ai une difficulté profonde avec le mensonge. Mr.Lisée, notre système d’éducation va mal et est désuet. Étudiants de l’Université de Montréal, ne vous souvenez-vous pas de la fermeture du pavillon Strathcona en septembre dernier? Ce même pavillon, qui comprend le département de géographie de l’Université de Montréal, était victime de nombreuses infiltrations d’eau et de moisissures qui y ont fait leurs nids. Excusez-moi Mr.Lisée, mais je suis prête à payer l’augmentation des frais de scolarité pour m’éviter de courir la chance de tomber malade, de faire des crises d’asthme, d’avoir le rhume, de faire une sinusite, d’être fatiguée ou d’avoir des maux de tête pendant mes cours. Cela insulte mes professeurs que mon écoute me pousse à dormir en classe, cela déconcentre les autres élèves lorsque je me mouche tel un tank en pleine classe et finalement, mes livres en souffrent énormément.
Nos locaux font pitié, même les toilettes du dépanneur du coin sont moins dangereuses pour la santé que ces classes qui tombent en ruine.

Voulez-vous apprendre dans un tel environnement? Voulez-vous que nos universités bénéficient des « cours de natation » du gouvernement, qui manifestement, ne leur apprennent pas à nager? Ou voulez-vous des universités où l’apprentissage y est agréable et où la peinture du plafond ne tombe pas dans les craques de votre clavier d’ordinateur?
Mr.Lisée, peut-être que selon vous le Québec se débrouille bien, malgré son classement au 5e rang des pays industrialisés les plus endettés, mais la peinture et la moisissure de nos plafonds nous disent le contraire. Vous trouvez que le Québec va bien Mr.Lisée? Le Québec est malade et le gouvernement ne sait pas le soigner. Il est temps que les universités du Québec nagent par elles-mêmes, que les étudiants mettent LEUR veste de sauvetage et investissent dans des cours de natation de première qualité.

 

Arielle Grenier,

Étudiante en sciences politiques à l’Université de Montréal

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