Quelle histoire formidable! Ce matin, j’ai eu le plaisir de lire un billet sur le blogue de M. Patrick Lagacé où il nous écrit à propos de l’histoire formidable autour de deux porte-paroles du Mouvement des Étudiants Socialement Responsables du Québec (MÉSRQ). En effet, Marc-Antoine Morin et Jean-François Trudelle se seraient impliqués à l’aile jeunesse Parti Libéral du Québec!
Quelle perle pour un journaliste d’avoir accès à cette information! Une information qui n’a jamais été démentie ni par le MÉSRQ, ni par les porte-paroles certes… Mais quand même : cette « histoire formidable » permettrait peut-être de soulever des questionnements sur ces individus et le mouvement?
C’est exactement ce que Patrick Lagacé a décidé de faire lorsque cette information est venue à lui. Cela avait pourtant bien commencé dans son billet. Par contre M. Lagacé s’est rendu compte que les deux porte-paroles ne cachaient pas leurs allégeances politiques et qu’ils sont très à l’aise avec la publication de celles-ci. Problème? Semble-t-il qu’il fallait en trouver un!
En effet, M. Lagacé reproche somme toute aux porte-paroles de ne pas le déclarer d’emblée lorsqu’ils font des entrevues. Il fait l’analogie avec un propriétaire de restaurant qui décide de vanter son restaurant secrètement dans le but d’accroître sa clientèle! Cette analogie est incorrecte de la part de M. Lagacé! Et pourquoi me direz-vous?
Parce que MM. Morin et Trudelle ne vendent pas de produits, ni de services dans leurs entrevues. Ils défendent des idées. Ces idées sont d’ailleurs soutenues par un argumentaire qui se veut rationnel et logique. Ils ne désirent pas que les étudiants achètent leurs opinions et allégeances. Ils veulent faire comprendre à ces derniers pourquoi ils ont telles ou telles opinions! Ils espèrent par le fait même que les gens adhèrent aux idées qu’ils défendent, mais ce n’est pas par profit personnel direct. Cette analogie est incorrecte et il est triste de voir que l’on considère des idées et argumentaires comme de simples produits de consommation qu’il faut vendre à profit. Les porte-paroles n’ont donc pas à expliquer d’emblée leur allégeance politique publiquement puisque cela n’apporte rien à la valeur de leurs idées!
Le MÉSRQ a été créé pour donner une voix à ceux qui sont pour la hausse de scolarité. Il est d’avis de plusieurs membres du MÉSRQ que cette voix n’aurait jamais pu se faire entendre de façon efficace à travers les structures démocratiques étudiantes en place. Il a été déclaré comme non partisan dès sa création et il regroupe par le fait même des étudiants qui s’associent (ou non) à des partis politiques différents.
Qu’y a-t-il de « formidable » à ce que deux individus qui s’impliquent au niveau d’un parti politique décident aussi de s’impliquer dans un mouvement politique? J’aimerais bien le savoir parce je trouve cela naturel. Nous pourrions faire le même genre de recherche sur les leaders des associations étudiantes qui sont contre la hausse et trouver d’autres implications politiques qu’ils ont. Mais nous ne le ferons pas puisque c’est inutile et cela n’apporte rien au débat.
Je crois qu’on devrait être fier de l’émergence de ce mouvement puisqu’il permet à de nombreux étudiants à s’identifier à une idéologie qui les représente mieux. Libre à tous de trouver des détails insignifiants à propos d’un groupe qui rallie de plus en plus d’étudiants du Québec. Les membres MÉSRQ font quotidiennement face à des attaques à l’individu puisque, par leur nombre, ils affaiblissent la puissance des traditionnelles organisations étudiantes avec leurs dogmes sur la hausse. Par contre, ce genre d’attaques est complètement inutile et ne fera changer l’opinion de personne, malheureusement pour ceux qui les utilisent.
J’ai été tout compte fait bien déçu du billet de M. Lagacé.. Il y a bien plus à apprendre du MÉSRQ que ce que font ses porte-paroles dans leurs temps libres!
Maxime Amyot-Desmarais, étudiant en actuariat.
(Membre d’aucun parti au provincial, mais membre de CAA Québec)